Je souhaite m’attarder sur trois points de cette soirée : la présentation de Fred Cavazza, la conférence de Patricia Gallot-Lavallée et enfin, la notion d’interface holistique.
Utilisabilité et interfaces riches
Fred Cavazza défini l’utilisabilité comme étant la faculté d’un produit à être utile, utilisable et utilisé et les interfaces riches comme étant de nouvelles possibilité d’affichage.
Dans les deux cas, il s’agit d’améliorer l’existant ou de faire de nouvelles choses.
L’utilisation de système d’interfaces riches implique de ne plus penser en terme de page mais en terme d’îlots. C’est tout un nouveau raisonnement, de nouveaux usages.
Néanmoins, l’émergence des interfaces riches ne veut pas forcément dire interfaces « lourdes ». Bien au contraire, les interfaces riches peuvent permettre d’alléger l’affichage en ne dévoilant des éléments qu’en fonction de l’action de l’internaute, par exemple.
Par contre, le web va pouvoir se doter de plus d’interactivité, de plus se ressenti, de la robustesse et des usages hérités des applications…
Je rajouterais que l’utilisation des interfaces riches impliquent certains questionnement en matière d’ergonomie et je renvoie alors vers la conférence « Ergonomie et interfaces riches » de Amélie Boucher qui a eu lieu le lendemain lors de Paris Web 2008. (1)
RIA et systèmes de navigation
Patricia Gallot-Lavallée, auteur de 60 modèles de navigation, nous a donné sa vision des interfaces riches. Une phrase clé a rapidement attirée mon attention : elle ne s’est pas présentée comme une convaincue des interfaces riches mais, accessibilité en tête, elle dit les aborder a priori avec circonspection.
Néanmoins, selon elle, il faut maintenir l’internaute dans un état de découvertes et lui présenter les choses de manière ludique.
Le parallèle qu’elle a fait avec la conception de jeu vidéo est très intéressant.
Pour garder un bon « gameplay », il faut savoir maintenir le joueur dans un état entre la maîtrise et l’excitation.
Comme le faisait remarquer Fred Cavazza, cela va à l’encontre du principe ergonomique selon lequel on doit tout faire pour simplifier la tâche de l’utilisateur.
Néanmoins, il est vrai qu’une partie au moins de la population d’Internet est friande d’innovation et c’est aussi cette portion qui tirent les usages vers le haut.
Bon, je dois tout de même avouer une déception dans la présentation de Patricia Gallot-Lavallée : moi qui suis son blog, j’espérais qu’elle ne résisterait pas à l’envie de se servir de son mini vidéo-projecteur !
Une approche holistique des interfaces riches
« holisme ontologique : système de pensée pour lequel les caractéristiques d’un être ou d’un ensemble ne peuvent être connues que lorsqu’on le considère et l’appréhende dans son ensemble, dans sa totalité, et non pas quand on en étudie chaque partie séparément. » (Source : Wikipédia)
Ce que je retient de l’approche holistique au moment de concevoir une interface, c’est de ne pas prendre en compte uniquement l’application et l’utilisateur de l’application mais bien l’ensemble de la chaîne dans laquelle l’application s’inscrit. L’orateur, Dick Lantim, citait l’exemple d’un site de livraison de colis. L’ajout du numéro de téléphone du destinataire est devenu, au sein de l’interface, un élément obligatoire quand on a constaté, sur le terrain, que de nombreux colis ne pouvaient être livrés pour cause d’absence du destinataire. Pouvoir l’appeler est convenir avec lui d’un arrangement a permis de livrer beaucoup plus de colis qu’avant.
Rappel du programme :
1. Utilsabilité et interfaces riches – F. Cavazza
2. RIA et système de navigation – P. Gallot-Lavallée – Kenazar
3. RIA et applications métier – Mathieu Isaia et Emmanuel Lévi-Valensi – PIA
4. RIA et sites grand public – tequilarapido
5. RIA et expérience utilisateur – Thibault Imbert, Michael Chaize et Sam Woodman – Adobe
6. Approche holistique des interfaces riches – Dick Lantim – Microsoft